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Les partis et factions politiques d'avant guerre procédèrent à la reconstitution de leurs structures d'organisation, peu après la cessation des hostilités en 1939. Les pertes humaines dues au terrorisme de l'occupant et à l'émigration  d'une fraction de dirigeants, nécessitèrent un changement de pouvoirs dans les partis.

L'occupation força les partis politiques d'adopter une autre méthode d'agir. L'urgence de rester dans l'anonymat, pour éviter la répression, était la chose la plus importante dans la vie politique de conspiration. Devant l'impossibilité de la discussion au grand jour, c'était sur des pages de presse clandestine qu'on mena, généralement, des discussions sur les programmes. Le fait, que les dirigeants en nombre restreint, prennent des décisions clé concernant les cadres et les programmes des partis, avait son importance.

Les actions menées par les partis politiques et les groupements, font naître un phénomène que général Stefan Rowecki Le Commandant en chef de l'Armée de l'Intérieur (Armia Krajowa AK) gratifie, à juste titre de «course aux programmes».

Tout le monde se mit à écrire à exposer le programme selon ses convictions et à donner des directives pour bâtir la Pologne idéale, une fois l'occupant mit dehors.

Cette activité avait été exploitée par les créateurs de L'Etat Polonais Clandestin. On réussit à donner une direction aux discussions sur les problèmes économiques et sociales dans la future Pologne ressuscitée, ainsi qu'à mettre en place les structures de L'Etat Polonais Clandestin. Dans cette logique, les partis politiques avaient participé aux travaux des autorités administratives, comme - La Délégation de l'Etat RP pour tout le territoire, et aussi représentatives-Comité Politique de Concertation, ensuite la Représentation Nationale Politique et enfin Conseil d'Union Nationale.

 

Mouvement Socialiste

Le parti Socialiste Polonais fut formellement dissous fin Septembre 1939. Au cours de la deuxième quinzaine d'octobre, on fonda «Le Mouvement des Masses Laborieuses de Villes et de Campagne» sous le nom «Parti Socialiste – Liberté, Egalité, Indépendance» (PPS—WRN) les opposés, ainsi que des communistes et leur sympathisants en étaient exclus. PPS WRN avait utilisé pseudonyme «Kolo». Kazimierz Puziak, Tomasz Arcisszewski, Zygmund Zareba, Jozef Dziegielewski, étaient ses principaux politiques. Le parti créa sa propre organisation militaire - «Garde Populaire», qui, à la charnière des années 39/40, serait subordonné au ZWZ. Initialement, WRN soutenait le gouvernement RP et ses organes représentatifs au pays, mais ayant un regard négatif sur l'accord Sikorski - Majewski du mois de juillet 1941, retirent ses représentants des travaux au PKP et du Délégation Gouvernemental.

Au début, La Gauche Socialiste avait travaillé en plusieurs groupes indépendants, entre autre le groupe de Stanislaw Dubois, qui rassembla surtout les membres de OM TUR et les Scoutes Rouges (plus tard, groupe - Les Barricades de la Liberté.) de Norbert Barlicki, Adam Prochnik, Henryk Wachowicz, ainsi que le groupe de la Garde, constitué surtout d'anciens militants de «Fédération de la Jeunesse Socialiste Indépendant» (Leszek Raabe).

En 1941 au mois de Septembre la plus part des groupes, cités ci-dessus, formèrent un parti appelé «Socialistes Polonais». (PS) Parmi les principaux activistes de cette nouvelle organisation on trouve: Adam Prochnik, Stanislaw Chudoba, Henryk Wachowicz et Wincenty Markowski. Le parti mit sur pied sa propre organisation militaire - «Milice de Combat PPS» sous le commandement de Leszek Raabé.

Au mois d'Avril 1941 le groupe d'activistes rassemblés autour de Raabé et Markowski, réjoigent PPS -WRN, alors le parti change de nom et devient «Parti Ouvrier des Socialistes Polonais». (RPPS) la Milice Ouvrières (RPPS) son organisation de combat, après s'être unifié au Commandement des Défenseurs de Pologne créa «L'Armée Populaire».

En automne 1943, le group d'activistes RPPS et leur leader Edward Osobka-Morawski, entreprennent une collaboration avec PPR et en 1944 font partie de «Conseil National Socialiste». Le reste de RPPS, participe à la création du «Comité Principal Populaire de Rassemblement des Factions Démocratiques Socialistes» (septembre1943) et en suite à la centralisation des «Factions Démocratiques et Syndicales» (février 1944) qui l'été 1944 se prononceront pour la collaboration avec les communistes.

 

Mouvement Populaire

Faction Populaire «Roch» (crypto. «Trojkat») commença son activité au cours de premiers mois d'occupation, en regroupant dans ses rangs les militants de la «Fédération de Jeunesse Rurale» RP, ainsi qu'une partie d'active de «Union Centrale Jeune Campagne» krypto. «Siew» Cette Faction, aux plus grand nombre de militants, était aussi à certaines époques, le parti le plus influent de tous les partis clandestins.

C'était «Direction Générale du Mouvement Populaire» (CKRL) qui fut à la tête de SL «Roch», fondé en février 1940 par Maciej Rataj. Beaucoup de politiciens connus, comme, Josef Niecko, Stanislaw Mierzwa, Jan Piekalkiewicz, Jozef Grudzinski,, Stanislaw Osiecki, Stefan Korbonski, entre autres, en firent partie. Le programme SL avait été lié aux postulats des reformes sociales d'après guerre, (surtout de la reforme agricole) et aussi des relations plus souples avec URSS (la nécessité d'amélioration des relations.) Sl, créa sa propre organisation militaire «Bataillons Paysans» (BCH) qui serait en grande partie subordonné à AK, suite à la tendance d'unification.

Les activistes de «Union d'Intellectuels Populistes et d'Amis du Peuple Rural», d'avant guerre, ne joignirent pas SL «Roch». Au début des années 1941 ils fondent leur propre organisation politique sous le nom de «Association pour le Travail Populaire» (Orka), politiquement lié tout de même avec SL «Roch» et la Direction Centrale du Mouvement Populaire.

Il exista un autre groupe d'activistes paysans, celui qui avant guerre rassemblait ses militants dans L'union Centrale de la Jeune Campagne «Siew». En octobre 1939 ils formèrent « L'Union Révolutionnaire de la Liberté» qui bientôt se transformerait en «Organisation Paysan de la Liberté» (CHOW) «Raclawice». Au début cet organisation était lié au Comité Central des Organisations D'indépendance (CKON) crée par Ryszard Swietochowski, mais au printemps 1940 une partie d'activistes de «Raclawice» joindrait SL «Roch».

 

Camp Nationaliste.

«Le Camp Nationaliste» fut constitué par «Faction Nationale» (SN) et par d'autres organisations, entre autres «Confédération de la Nation», «Camp National-Radical Rempart et Patrie». Cette faction devenant clandestine à partir de la mi-octobre, prend le pseudonyme «Kwadrat» 1939 «La Direction Centrale» son organe principale, était dirigée par Mieczyslaw Trajdos. Après son arrestation en 1941, Stefan Sacha, Wladyslaw Jaworski, Stanislaw Jasiukiewicz et Aleksander Zwierzynski. Lui succédèrent à tour de rôle. SN avait participé au PKP et à la Délégation de RP, et lança un appel pour élargissement du territoire national jusqu'aux Oder et Dniepr.

La Faction posséda sa propre organisation militaire «Organisation Militaire Nationale» qui plus tard rentrerait dans les rangs d’AK. Une partie de militants ne se soumettant pas à cette décision, forme en 1942 avec le groupe «Szaniec les Forces Armées Nationales».

Le Camp National - Radical «Szaniec» venait du Camp National - Radical d'avant guerre «ABC» Au mois d'octobre 1939 on créa sa direction clandestine «Organisation Polonaise». Le groupement était en opposition avec «Délégation du Gouvernement RP» ainsi qu'avec «Commandement Centrale ZWZ-AK». «Organisation Polonaise» avait crée des organisations appelées «Organisations Extérieures» - «Equipe» qui agit dans le milieu ouvrier, et  «Union d'Activistes Populaires». Sa propre organisation militaire: Zwiazek Jaszczurczy, entrera dans «Forces Armées de la Nation» en 1942.

En 1939, une partie d'activistes SN avec Karol Stojanowski à leur tête forment  «Organisation Militaire Nationale-Populaire». Au milieu de l'année 1940, avec la participation des activistes du «Camp Nationale - Radicale Falanga». Naquit la «Confédération de la Nation» qui exercerait une influence sur: «Armée Polonaise Clandestine», «Union D'exploit Militaire Pobudka» et «Garde de Défense Nationale». En 1941 leurs formations militaires existeront sous le nom de «Confédération des Unités Militaires» et ensuite «Confédération Armée». Le même année une partie d'organisation quitte la Confédération et se soumet au ZWZ Cette organisation prend alors le nom de «Confédération de la Nation» (KN) et sa formation militaire de «Bataillons des Cadres de Frappe». Boleslaw Piasecki leader de Falanga d'avant guerre, était leur supérieur.

En 1939 à Poznan Jozef Pradzynski- prêtre, Witold Grott, Jan Jacek Nikisch avaient crée un groupement nommé «Patrie», mais après des arrestations massives au cours des années 1940-1942, la direction déménagea à Varsovie, où elle créa «Université Clandestine du Territoire de l'Ouest». A partir du mois d'avril elle entre dans «Entente des Organisations Nationales»  dont un représentant siégera dès avril 1944 au «Conseil d'Union Nationale» (RJN).

 

Courant Catholique Chadecki

Initialement la faction «Travail» (SP) pseudonyme «Romb» avait participé à la création du «Comité Central des Organisations d'Indépendance Nationale» et c'est seulement en juin 1940 qu'elle entra dans «Comité Politique de Concertation» et la même année, reçut dans ses rangs des activistes du «Parti National Ouvrière de Gauche» avec comme leader Feliks Widy-Wirski. Ces derniers, au début de l'année 1943 quittent SP et créent le groupe  «Elan National».

En février 1943 la faction «Travail» adopte, sur le principe d'autonomie «Union» qui avait été crée en 1940. Au printemps 1944 la faction sera agrandie par «Front de la Renaissance de Pologne» un groupement catholique crée à Varsovie en 1941. Les ecclésiastiques et quelques personnes laïques y avaient travaillé sous la direction de Witold Bienkowski et de Zofia Kossak-Szczucka écrivin. Wladyslaw Tempka, Franciszek Kwiecinski, Antoni Antczak, Jozef Chacinski et Jozef Kwasiborski furent leurs principaux politiciens.

Un autre groupe de conspiration «ZNAK» avait adhéré au Courant Catholique Chadecki et fut la base politique de L'armée Clandestine Polonaise. En 1942 Znak se transforme en Faction de «Renaissance Nationale» qui en mars 1944 signera la déclaration d' unification avec SP.

 

Camp Démocratique

La Faction Démocratique (SD) naît quelques mois avant que la guerre n'éclate, et poursuit son activité dès la fin de l'année 1939 sous le pseudo. «Kwadrat». Une partie de ses activistes, n'étant pas d'accord avec le gouvernement, crée au sein de DS, «Organisation Démocratique» et ensuite un parti indépendant - «Faction de la Démocratie Polonaise (SPD)» qui au mois de juillet s'unira à la «Pologne Indépendante» et au «Groupe de Reconstruction de la République Polonaise» pour créer «Union Démocratique».

La faction  «Démocratie Polonaise» (SPD) appelée aussi «Faction des Démocrates Polonais» fut crée en juillet 1943, à la suite d'une rupture avec SD. En février 1944 SPD participe aux travaux de la centralisation de toutes les factions démocratiques, socialistes et syndicales. La même année en septembre elle fera partie de «Insurrectionnelle Entente Démocratique» Son organisation de la jeunesse entrera dans «Cercle de Jeunesse» au sein de KRN.

 

Syndicalistes

L'organisation «Union et Peuple» qui avait existé depuis d'octobre 1939 se transforma et en avril 1941 devint «Union de Syndicalistes Polonais» (ZSP). L'union regroupait surtout les militants des Syndicats du milieu ouvrier comme «Institut Ouvrier d'Instruction et de la Culture StefanZeromski, «Union Polonaise d'Ouest» ainsi que «Union de Jeunesse Polonaise Démocratique de Gauche» En avril 1942 ZSP participa au «Conseil de l'Aide aux Juifs».  La même année, en novembre, elle sera une des créateurs de «Front Patriotique de Gauche Polonaise» et en 1944, de centralisation de toutes les Factions Démocratiques Socialistes et Syndicales.

 

Organisations héréditaires de Pilsudski.

La «Convention des Organisations Indépendantistes» (KON) et le Camp «Pologne en Lute» (OPW) étaient les deux organisations principales. KON avait été crée à Varsovie en 1942 par Zygmunt Hempel. La base de l'organisation était constituée de fonctionnaires et de membres de «Union de Légionnaires» et «Union de Tireurs», «Esprit National » était son organe de presse principale» . 

OPW l'organisation politique et militaire avait été crée en 1942 par des officiers et des ex-militants de Sanacja, entre autres Julian Piasecki, Bazyl Rogowski, Jan Zientarski. OPW collaborait étroitement avec l'organisation militaire «Pologne» crée en septembre 1939 par les membres de «Peowiaki» et qui en août 1942 s'unifie à elle.

En décembre 1944 KON et OPW en s'unifiant forment «Organisations des Indépendantistes Unis».

 

Courant Communiste

Les Communistes n'avaient, pratiquement, aucune activité jusqu'au juin 1941. Les recommandations de Komitern qui considérait la guerre comme impérialiste et injuste, indiquaient 'interdiction de toute activité contre des Allemands. Au début de 1942 les communistes parachutés par les Soviétiques, organisent le Parti Ouvrier (PPR) avec Marceli Nowotko comme secrétaire général. PPR ignore le Gouvernement en Exile et prend délibérément la position pro russe; en essayant de gagner la sympathie dans la population, n'affiche pas, pour l'instant, de slogans trop radical et formule son programme politique d'une manière très floue.

C'est la «Garde Populaire» (plus tard Armée Populaire) qui est colonne vertébrale militaire de PPR. En janvier 1944 PPR crée «Conseil National d'Intérieur» (KRN) qui aspire à la prise du pouvoir après la guerre. Il trouve un soutien, seulement, d'un petit nombre de gauchistes, de socialistes et de paysans.

A part les groupes déjà cités, il existait, en clandestinité, quelques dizaines de formations, au nombre restreint de militants , qui avaient leurs propres programmes et leurs ambitions de jouer un rôle politique tout en restant indépendants, une fois la guerre fini.

 

 

Dr. A. Chmielarz, Varsovie

 

 

 

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