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de fondation Brzezie Lanckoronski.
Parmi tous les pays est-européens marqués pour la futurs conquête et l’oppression du joug soviétique, la Pologne a toujours représenté le plus grand problème. Le gouvernement polonais (1918-1939) et une grande majorité de la population polonaise étaient résolument anti-communistes et anti-Soviétique.Rien d’étonnant à cela, puisque les Polonais avaient déjà éprouvé l’autorité soviétique pendant la Guerre Polono-Soviétique de 1919-1920, quand la moitié de la Pologne fut envahie par l'Armée Rouge.
Les communistes et les partis d’extrêmes gauches ont toujours constitué une proportion relativement faible de la vie politique en Pologne. Bien que Staline ait pu attirer quelques Polonais parmis les garnisons du parti communiste, leurs nombres étaient relativement faibles. Il était inévitable que les Communistes et pratiquement tout le reste de la population polonaise se trouveraient dans les camps d'opposition.
La planification de la solution «au problème » polonais avait débuté avant la deuxième guerre mondiale. Staline et ses conseillers se rendirent bientôt compte que la propagande et l'endoctrinement seuls ne seraient pas suffisants pour surmonter l'opposition polonaise au communisme et au système soviétique. Beaucoup d'opposants actifs : les élites militaires et politiques, intellectuels et professionnels, futurs responsables potentiels des communautés polonaises, furent physiquement éliminés, plutôt exterminés. Beaucoup d'autres encore, de moindre envergure mais néanmoins considérés potentiellement dangereux pour le régime soviétique, furent emprisonnés pendant de longues périodes dans les goulags soviétiques.
Un programme-cadre structuré en deux étapes a été conçu pour réaliser ces objectifs :
Phase I (1939-1941) L'exécution de la première partie du plan s’avérera très facile pour Staline. En septembre 1939, par les limites d'un protocole secret du pacte de Molotov-Ribbentrop, la moitié de la Pologne a été occupée par l'Union Soviétique et efficacement isolée du reste du monde. Staline pouvait faire tout ce qu’il voulait en toute impunité. Les officiers militaires polonais furent capturés, les garde-frontière et les membres des forces de police, environ vingt mille en tout, furent tous déportés à Kozielsk, à Starobielsk, à Ostaszków et vers d'autres camps. Ils furent ensuite exécutés à Katyn, à Kharkov, à Miednoye et sur d’autres sites.
Des officiers de réserve non rémunérés ou des simples soldats, les vétérans de l’armée régulière et leurs familles, fonctionnaires et membres de gouvernement local, membres de l'ordre judiciaire, politiciens, professeurs, industriels, propriétaires fonciers et d'autres indésirables : soit quelques centaines de milliers d’individus qui furent ainsi déporté en Union Soviétique. Presque cent mille juifs polonais furent également expulsés. L'élite s'est retrouvée dans les prisons soviétiques où ils furent exécutés, souvent après avoir subi la torture. Les autres furent déportés dans les camps de travail et de concentration de l’Oural ou au niveau du Cercle Arctique, où beaucoup périrent. Le reste du monde ne l'a pas su, ou ne chercha pas à connaître l’ampleur de ce crime sans précedent.
Phase II (1944- 1946) Bien que la guerre germano-Soviétique de 1941 soit intervenue avec l'exécution éclair de la prochaine phase du plan de Staline pour la Pologne, les préparatifs furent engagés sans délais. Après avoir traité « le problème polonais » en Pologne orientale, Staline dut bientôt affronter le reste de la Pologne alors que l’Armée Rouge occupait le reste des territoires à l'ouest des rives du fleuve Bug pendant la période entre 1944 et 1945. Ainsi il dut affronter une situation plus critique avec cette région de la Pologne difficilement isolable du reste du monde. La grande majorité des Polonais ont favorisé un modèle occidental de démocratie plutôt que le système soviétique. La plupart des individus ont soutenu l'état souterrain de Londres créé pendant l’occupation allemande. Cet état représentait tous les partis politiques, davantage que le seul petit parti communiste. Son bras militaire était l'Armée Intérieure (AK - Armia Krajowa), composée à son plus fort moment de plus de trois cents mille membres.
Staline a dû éliminer une opposition politique et militaire au système soviétique potentiellement vaste, puis créer l’illusion qu’elle fut diligentée par les Polonais eux-mêmes. Pour cette tâche, il ne pouvait pas miser sur le seul petit groupe de communistes polonais, des camarades de passage et les unités des Forces Polonaises de Sécurité nouvellement formées (composées de personnes dont la loyauté n’avait pas été prouvée ou par de simples opportunistes). Il s’agissait avant tout de l’exécution, de l’emprisonnement, de la torture et la déportations d'un grand nombre de leurs compatriotes. Staline craignait que le travail nécessaire ne soit pas fait. Leurs effectifs ont donc été supplé par les communistes qualifiés du NKVD importés d’URSS. Leurs conseillers militaires et politiques reçurent des noms typiquement polonais et beaucoup portèrent même des uniformes polonais d’officiers de haut-rang. Ensemble ils constituèrent un groupe spécial, un groupe de travail, dont le but principal était de mener des brigades de police et de forces de sécurité afin d'exécuter, emprisonner ou expulser prioriatiairement les membres de l'Armée Intérieure, puis par la suite les politiciens activement pro-occidentaux puis tous les citoyens polonais qui affichaient ouvertement des sympathies pro-occidentales. Le groupe de travail a eu à sa disposition une division entière du NKVD soviétique couplée à un certain nombre d'autres unités de sécurité. D'autres membres de ce groupe de travail prirent des positions importantes dans le régime communiste en Pologne : dans le gouvernement central et local, la police militaire et du renseignement, dans l'ordre judiciaire, militaire et civil ainsi que la toute récente Milice du Peuple. Leur rôle consistait à convertir la Pologne en état communiste. Le groupe de travail mena à bien ses missions avec efficacité et exhaustivité: des dizaines de milliers d’authentiques patriotes polonais ont été tués, des centaines de milliers emprisonnés ou expulsés. Dès le début des années 1950, le régime soviétique en Pologne a été fermement établi.
Aujourd’hui et en ce début du nouveau millénaire, avec Staline disparu depuis presque cinquante années, le legs de son funeste plan perdurent. Avec la perte de l'élite de la nation et de beaucoup de patriotes, en raison de l'endoctrinement et du lavage de cerveau intensifs, la façon de vivre et des attitudes polonaises ont été affecté jusqu’à être compromises pour plusieures générations. Sous la direction de Staline et puis de ses successeurs, le régime communiste en Pologne réussit à plus d'une occasion, à ternir l'image de la nation aux yeux du monde. La route pour le rétablissement est comme toujours longue et difficile.
Andrzej Slawinski, Londres
Bibliographie :
1. Bronisław Kuśnierz, "Stalin and the Poles", Kollis & Carter, London, 1949
2. Kazimierz Iranek-Osmecki, "He who saves one life", Crown Publishers, Inc., New York, 1971
3. Stewart Steven, "The Poles", Collins/Harvill, London, 1982
4. Neal Ascherson, "The Struggles for Poland", Michael Joseph, London, 1987
5. R. C. Raack, "Stalin's Drive to the West 1938-1945. The Origins of the Cold War". Stamford University Press, Stamford 1995